La Ville abandonne son projet d’extension pour se concentrer sur la restructuration du bâti existant visant une ouverture en 2033.

Encore un nouveau tournant pour le chantier du Musée lorrain. Lors d’une conférence de presse tenue le 16 juin, le maire Mathieu Klein a annoncé revoir la copie en profondeur : le projet d’extension du musée, critiqué par plusieurs associations de défense du patrimoine, est finalement abandonné. Un nouveau plan, centré sur la restructuration du palais ducal actuel, devrait être défini d’ici la fin de l’année. Le calendrier s’en trouve grandement modifié : le nouveau maître d’œuvre ne devrait pas être désigné avant début 2028, pour un lancement des travaux espéré en 2029. La réouverture du musée, quant à elle, ne se profilerait pas avant 2033.
« Nous sommes à ce jour dans une situation qui n’est désormais plus soutenable », reconnaît le maire, déclaration relayée dans Actu. « Nous étions partis d’une enveloppe de 43 millions d’euros HT en 2017, réévaluée à 51 millions d’euros en 2024 et évaluée cette année à 54,5 millions d’euros. Chaque semestre qui passe, c’est un montant de l’ordre d’un million d’euros supplémentaire qui vient s’ajouter à la note ».
Une facture qui ne fait que grimper alors qu’une partie du chantier – relative à la démolition d’une ancienne gendarmerie en fond de cour – est suspendue depuis février dernier à une décision de justice, suite à un référé-suspension déposé par deux associations. Si l’avenir du bâtiment dépend du jugement qui sera rendu, l’option initialement retenue de construire à cet emplacement un bâtiment en verre sérigraphié est désormais abandonnée.
Le nouveau projet n’est pas encore chiffré, mais « on sera à plusieurs millions d’euros de moins que le prix final du projet actuel », promet Mathieu Klein. Lancés en novembre dernier, les travaux portant sur la reprise des fondations du palais ducal se poursuivent. En revanche, la Ville renonce au projet d’excaver la cour et les jardins pour aménager des espaces en sous-sol, qui auraient accueilli expositions temporaires et ateliers de pratique artistique.
Le parcours, qui reste encore à définir, se circonscrira donc à l’actuel palais ducal et se déploiera sur deux niveaux supplémentaires par rapport au plan initial. « L’aménagement de ces deux plateaux ne devait intervenir que dans une tranche ultérieure du projet, pour accueillir des œuvres du parcours permanent », explique Richard Dagorne, directeur du Musée lorrain. « Ces espaces de 900 m² compensent à peu près la surface que l’on perd en sous-sol. Mais il n’est pas impossible qu’on doive revoir nos ambitions un peu à la baisse pour les espaces d’exposition temporaire ». Et de rajouter : « Finalement, c’est aussi le moment de réinterroger le projet qui avait été rédigé il y a quinze ans. De tenir compte des nouvelles attentes de la société vis-à-vis des musées, en introduisant de façon un peu plus puissante les sujets du genre, du rapport au pouvoir, le lien entre histoire et mémoire…».
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Nouveau rebondissement dans le projet du Musée lorrain
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